Williams Racing

La famille Williams a préservé ses intérêts financiers, Claire n’aura jamais l’occasion de redresser son écurie.

on peut toujours refaire l'histoire mais je ne peux pas m'empêcher de penser que si Franck Williams avait gardé Newey et mis Patrick Head au placard, la suite aurait été peut-être bien différente.
En effet, à la fin des années 90, Newey voulait obtenir plus de pouvoir et de latitude après le succès de ses voitures, ce à quoi Patrick Head s'est opposé. Du coup, Newey est parti chez McLaren.
Peut-être que Williams aurait alors gagné des titres avec BMW, serait resté une équipe de premier plan et aurait trouvé au départ de BMW avec la crise de 2009 un bon motoriste en tant que partenaire exclusif ou privilégié.
c'est un peu un classique dans le sport quel que soit la discipline, il faut savoir oser changer, faire évoluer ses hommes, son organigramme et sa philosophie même s'ils ont amené de grands succès pour ne pas se faire dépasser par la concurrence.

Newey n'est pas un magicien non plus, même s'il a gagné deux titres avec Mclaren, il a aussi beaucoup perdu avec eux et une partie de ces échecs sont de sa responsabilité directe.

Une écurie ne devrait jamais dépendre que d'un nom pour réussir, c'est le meilleur moyen pour que le rouage se casse la gueule dès que la personne clé s'en va. Et cela est d'ailleurs un peu le point faible de Red Bull durant l'ère hybride, l'implication de Newey était fluctuante. Même si chez Red Bull le mal actuel dépasse le cas Newey.

Franck et Head ont misé sur la fidélité dans ce processus. Sur le long terme cela pouvait justement être un choix payant car moins soumis aux aléas des transferts des directeurs techniques. Cela n'a pas payé, mais c'est facile de le dire maintenant.

Difficile de dire ce qui a vraiment manqué à Williams depuis 2004. Car oui, jusqu'en 2003 les prestations étaient très honorables. Il y a eu j'ai l'impression un manque de constance dans l'équipe technique, et peut être que le budget un peu plus faible de Williams a été néfaste pour obtenir les services des meilleurs talents sur le long terme. C'est d'ailleurs la clé du succès de Ferrari, Red Bull ou Mercedes depuis la chute de Williams comme équipe de référence.

Le monde artisanat de la F1 s'est aussi éteint, concevoir une F1 demande beaucoup en compétences et matériels et une rigueur industrielle. Je ne crois pas que Williams a su prendre ce virage comme les autres équipes.

F1spirit a écrit:

En effet, à la fin des années 90, Newey voulait obtenir plus de pouvoir et de latitude après le succès de ses voitures, ce à quoi Patrick Head s'est opposé. Du coup, Newey est parti chez McLaren.

Newey le dit dans son autobiographie: il n'a pas supporté de ne pas avoir être consulté d'abord en 1995 pour le recrutement de Villeneuve (qu'il n'estimait guère), puis surtout en 1996 pour l'éviction de Hill qu'il considérait comme un très bon pilote et un metteur au point hors pair. Newey a toujours dit que Hill était en quelque sorte son meilleur adjoint pour la conception de toutes les monoplaces depuis la FW14 de 1991. Ce n'est pas un mince compliment.

Bon, et puis Ron Dennis lui a offert un pont d'or (2 millions de dollars je crois, inimaginable pour un ingénieur à l'époque, et peut-être bien aujourd'hui).

Tony a écrit:

Bon, et puis Ron Dennis lui a offert un pont d'or (2 millions de dollars je crois, inimaginable pour un ingénieur à l'époque, et peut-être bien aujourd'hui).

2 millions de dollar pour un ingénieur cela n'arrive pas tous les jours. Même dans les grosses structures ce sont des transactions assez rares réservés aux secteurs très concurrentiels et pour les meilleurs talents.

Pour donner un ordre d'idée, un ingénieur débutant sans responsabilités chez Mclaren en 2017 c'est environ 50 000 à 60 000 livres / an. C'est bien payé par rapport à la population, mais c'est un salaire classique pour de tels postes. La F1 ne paye d'ailleurs pas spécialement plus les ingénieurs classiques en comparaison à d'autres secteurs économiques. Par contre pour ceux à grandes responsabilités et talentueux, comme Newey ou Brawn, cela peut monter très vite et très haut. Et c'est difficile de dire non pour eux s'ils ont un beau défi associé.

F1spirit a écrit:

on peut toujours refaire l'histoire mais je ne peux pas m'empêcher de penser que si Franck Williams avait gardé Newey et mis Patrick Head au placard, la suite aurait été peut-être bien différente.

Une dégringolade est la somme de tant de petites choses.

Effectivement Head et Williams n’envisageait pas vraiment de partager le pouvoir avec un Newey qui avait des relations assez complexes avec Head.

Mais c’est surtout un virage vers un niveau encore supérieur d’industrialisation de la F1 que Williams n’a pas été capable de prendre.

Loyola a écrit:

F1spirit a écrit:

on peut toujours refaire l'histoire mais je ne peux pas m'empêcher de penser que si Franck Williams avait gardé Newey et mis Patrick Head au placard, la suite aurait été peut-être bien différente.

Une dégringolade est la somme de tant de petites choses.

Effectivement Head et Williams n’envisageait pas vraiment de partager le pouvoir avec un Newey qui avait des relations assez complexes avec Head.

Mais c’est surtout un virage vers un niveau encore supérieur d’industrialisation de la F1 que Williams n’a pas été capable de prendre.

bien sûr Renault, je ne dis pas que c'est LA raison mais cela peut être une des raisons ou comme dis Loyola de petites choses ajoutées les unes aux autres.
Quand tu parles d'industrialisation, tu parles du budget sans doute ?

F1spirit a écrit:

Quand tu parles d'industrialisation, tu parles du budget sans doute ?

Les deux sont liés, mais une des force de Frank Williams a longtemps été une certaine paingrerie et ils ont sans doute trop longtemps attendu pour sauter le pas de quelques investissement massif pour suivre l'évolution de la donne et pas seulement pour des raisons de moyens financiers.

F1spirit a écrit:

bien sûr Renault, je ne dis pas que c'est LA raison mais cela peut être une des raisons ou comme dis Loyola de petites choses ajoutées les unes aux autres.
Quand tu parles d'industrialisation, tu parles du budget sans doute ?

Le budget fait partie de l'équation de l'industrialisation, dans le sens où le faire convenablement demande un budget à la hauteur, mais ce n'est pas suffisant. Le budget permet d'avoir un nombre d'employés à la hauteur des ambitions mais aussi du matriel de pointe.

Williams était une équipe familiale issue d'une époque où la Formule 1 était du bricolage de voitures très rapides. Et en un sens, elle a gardé cet état d'esprit dans le temps mais qui entre progressivement en décalage avec les exigences du sport. Williams a brillé en incorporant des nouveautés techniques dans le sport et dans cet l'assemblage. Mais maintenant ces techniques et technologies sont matures et une plus grande maitrise devient obligatoire.

Il faut des équipements lourds, avec des simulateurs de conduite mais aussi aérodynamique, des souffleries, des bancs d'essais de pointes, une grande maitrise technologique sur un maximum de composants de la voiture, etc. Je ne doute pas que Williams F1 n'est pas un garage des années 80, mais le niveau dans l'ensemble est sans doute en deçà de ce qu'il se fait ailleurs. Et qu'ils ont investi dedans en retard par rapport à Ferrari, Mclaren, Red Bull ou Mercedes.

L'industrialisation impose aussi une nouvelle façon de gérer une entreprise, de manière moins sentimentale mais plus rationnelle pour ne rien laisser au hasard. Williams en étant la famille fondatrice et Head l'associé de toujours n'ont probablement pas changé significativement leur manière de gérer l'équipe. De façon familiale et plus artisanale que les autres. Sauf que les performances des voitures sont si hautes et les écarts raisonnablement faible dans le peloton, tout va se jouer sur des détails. Il faut beaucoup travailler, explorer les pistes, tester les solutions, se remettre en question en permanence, etc.

Cela nécessite un organigramme précis et bien ficelé et si possible stable dans le temps. Williams a manqué de constance dans son équipe technique dirigeante ces derniers temps. Ils ont choisi l'indépendance plutôt que de s'allier avec un constructeur ou à un partenaire industriel ce qui a mené aux soucis budgétaires d'après 2005 avec les conséquences que l'on sait.

À côté Ferrari de Todt ou Mercedes de Wolff / Lauda ont totalement embrassé les enjeux industriels de la F1 en terme d'organisation technique et managériale. Ils avaient une vision assez moderne du sport de ce point de vue technique. Le budget était aussi élevé mais cela ne fait pas tout, on l'a vu avec l'échec de Toyota. Il faut l'exploiter.

toutes nos pensées à Sir Frank...

https://fr.motorsport.com/f1/news/frank-williams-hospitalise-etat-stable/4927604/

Souhaitons effectivement que l'hospitalisation de Frank Williams ne soit pas trop grave.

Concernant l'écurie, le nouvel actionnaire a été cherché un profil assez interessant en la personne de Jost Capito.

Il est né dans une famille de passionés de sport mécanique, a une longue expérience... plutôt prometteur.

Notons que l'équipe a marqué plus de point cette saison que les 3 dernières réunies.

Certes le grand prix de Belgique et de Hongrie furent spéciales, mais tout de même. Cela montre à quel point ces dernières années ce fut une longue période de disette pour Williams.
La route est longue avant le podium, mais au moins ils semblent sur la bonne pente.