Grand Prix d'A bout d'habits 2011 - 18 / 19

Grand Prix inutile sur un tracé nul à *****, l'ambiance d'un parking d'aérogare un lundi soir de grève...
Vivement le Brésil !

(pour le titre, bien entendu !)

Bof... Je ne sais pas vous, mais j'ai hâte que cette saison se termine. Vettel toujours vainqueur devant les quatre mêmes, ça commence à devenir très lassant...

Ce ne fut pas la pire des saison, mais il faut esperer que le titre 2012 soit plus disputé.

Le plus ennuyeux surtout, c'est que les courses virent souvent à la simple gestion des pneumatiques. Combien de fois a-t-on eu des grand prix qui démarraient de manière sympathique pour finalement s'endormir dès la mi-course ...

Les victoires à répétition de Vettel ne me dérangent pas vraiment, du moment qu'elles soient remportées de manière régulière. Evidemment, pour le suspense, on peut toujours repasser, mais bon, la course au titre n'est pas la seule chose intéressante dans une saison de F1.

D'ailleurs, je dirais même qu'en ce moment la lutte entre Force India et Toro Rosso me passionne plus que ce qui se passe aux avant-postes. En course, on voit quand même plus de batailles pour les places d'honneurs que pour les premières places, qui sont d'ailleurs toujours occupées par les mêmes pilotes.

Je commence à me dire qu'il y a un peu trop de grand prix pendant une saison, ça en devient interminablement long.

Quand ce forum est né, il y a sept ans, la saison était terminée depuis presque un mois. Et là nous bouclerons seulement à la toute fin novembre. Avec l'accumulation d'épreuves exotiques, il est probable que viendra un jour où la saison se finira à la mi-décembre...

Je pense que l'une des causes de cette glaciation des résultats vient aussi du fait que la compétition est très hiérarchisée depuis deux ans.
La Formule 1 est divisée en plusieurs divisions et du fait de la grande fiabilité, l'horizon de performance des équipes de milieu et de fin de peloton s'est singulièrement rétréci. Ainsi en 2010 on avait ce type de découpage:

Red Bull
---------------------------------
Ferrari et McLaren
---------------------------------
Mercedes
---------------------------------
Renault
---------------------------------
Force India, Williams, Sauber, Toro Rosso
---------------------------------
Lotus
---------------------------------
Virgin
---------------------------------
Hispania

En tout donc huit "divisions", souvent avec une seule écurie, ce qui créait déjà des courses assez stéréotypées. Mercedes et Renault ne pouvaient qu'exceptionnellement viser au delà de la cinquième place, les quatre du "ventre mou" au delà de la septième etc... Aucune chance pour les trois petites équipes d'inscrire un point. En 2011 cette tendance s'est considérablement accentuée:

Red Bull
---------------------------------
McLaren
---------------------------------
Ferrari
---------------------------------
Mercedes
---------------------------------
Équipe Bidule
---------------------------------
Force India, Sauber, Toro Rosso
---------------------------------
Williams
---------------------------------
Lotus
---------------------------------
Virgin et Hispania


Le plus intéressant, c'est que non seulement cette hiérarchisation est très nette (il suffit de consulter les classements), mais elle est quasiment imperméable. La faute à la grande fiabilité certes, mais aussi que les rapports de force changent très peu en cours de saison. Quels changement avons-nous eu entre le GP d'Australie et celui-ci ? LRGP, qui pouvait être mise au niveau de Ferrari, a très rapidement retrouvé sa "cinquième division". Toro Rosso a un peu progressé. Et c'est tout.

La question que l'on peut se poser est: va-t-on vers une Formule 1 à plusieurs vitesses, divisées en plusieurs sous-catégories qui évolueront indépendamment des autres ? Un peu comme les courses d'Endurance avec LMP1, LMP2, GT1, GT2 etc. Il y a encore trois-quatre ans, des équipes comme Force India, Sauber etc... auraient pu prétendre à un podium et à de gros points deux ou trois fois dans l'année. Désormais la course des premiers n'est plus du tout leur affaire, ils savent que jamais ils ne parviendront à dépasser la cinquième place.

Un des enjeux reside sans doute dans les capacités de devellopement pour les ecuries : entre le controle des coûts, la disparition des essais durant la saison, la limitation de l'usage de la souflerie ...

Il est tres difficile de bouleverser une hierarchie.

Le problème vient aussi des règlements de plus en plus pointus.
Quand on regarde le règlement technique, c'est hyper complexe et remplis de détails de toute part. La situation s'est aggravée depuis a moins 10 ans, d'autant qu'on ajoute pas mal de mesures « pour la sécurité » et « éviter l'embolie des coûts ».

Donc forcément, les ingénieurs et donc les équipes ont moins de marges de manœuvres et il y a peu de possibilité d'innovation majeure ce qui prive les changements de hiérarchie. Cela s'explique par le fait que la technologie progresse de moins en moins vite par rapport au boum technique des années 70 à 90.

Brawn a bouleversé la hiérarchie en 2009 grâce à une technologie très novatrice et performante (et d'autres détails bien sûr). Il y a eu le F-duct qui a permis à McLaren de revenir au premier plan très rapidement. De telles technologies sont favorables aux changements de hiérarchies entre deux saisons ou même lors d'une saison. Cette année il y a eu les diffuseurs soufflés (et encore c'était en vogue depuis quelques temps de manière moins prononcé). Renault a tenté un coup qui a loupé. Mais à part la tentative de Renault, aucune technologie importante n'est apparue, tout s'est fait dans la continuité de 2010…

Puis le gel des moteurs et le monopole de Pirelli a supprimé deux grandes sources de concurrences : les pneus et les moteurs qui ont pourtant beaucoup apportés avant 2005 au spectacle (moins de fiabilité moteur et différence importante entre deux blocs) et la concurrence Michelin / Bridgestone a donné pas mal de courses et mêmes saisons intéressantes (2006 et 2003 et 2005 pour la chute de Ferrari après une saison dominatrice).

Aujourd'hui tout est dans le pilote ou l'aérodynamisme, et pour des arisons de coûts, sécurité et tout, l'aérodynamisme est un domaine peu flexible. Il ne reste presque plus que les pilotes pour faire la différence, les voitures ayant peu de marges de progression avec une hiérarchie figée depuis 2010 et sans doute jusqu'au nouveau bloc V6.

Lorsque l'on évoque la remise en cause hiérarchique que citaient Tony et Loyola, nous pouvons nous demander si la véritable révolution en la matière ne viendra pas d'une écurie qui sera passée à côté d'un développement efficace de sa monoplace pour la saison qui suit.
Imaginons un instant que Red Bull se fourvoie dans des choix techniques trop audacieux, ayant pour conséquence de créer un handicap pour sa monoplace. Il n'est pas impossible d'imaginer que ce handicap pourrait être rédhibitoire face à McLaren, Ferrari ou même Mercedes pour lesquelles un tel problème ne se serait pas posé.
On aurait ainsi une remise en cause de la hiérarchie, pas du seul fait d'une écurie qui aurait trouvé la solution miracle, mais plutôt d'une autre qui se serait plantée.

Green ou comment dire quelque chose de simple avec plusieurs phrases alambiquées...

Au plus tu pedales moins fort au moins tu avances plus vite

Vettel ne battra pas le record de 24Gp d'affilé dans les point détenu par MS

Hamilton a montré que quand tout fonctionne bien, il est toujours l'un des meilleurs du plateau. Espérons que ce soit pour lui le début d'une reconquête.

La déception du jour vient bien évidemment de Webber, mais sa mauvaise qualification et son départ encore raté l'avaient de toutes façons exclu très tôt de la course à la victoire.

Il faut aussi noter le nouveau podium d'Alonso qui réalise l'une de ses plus belles saisons. Il a inscrit quasiment le même nombre de points que l'an dernier à pareille époque, preuve de sa grande régularité: un seul score vierge en 2011 contre trois en 2010.

Alonso fait effectivement une saison remarquable.

Quant à Hamilton, je crois qu'il pourrait revenir plus fort que jamais s'il retrouve une sérénité.

Traverser des moment difficiles peut rendre plus fort.

Avec un peu de retard...
Belle victoire de Lewis Hamilton.
Même si Vettel a malheureusement abandonné sur un problème mécanique qui ne lui est pas imputable, empêchant ainsi une belle lutte pour la victoire, la performance d'Hamilton est remarquable à ce stade de la saison... après autant de doutes et de pépins en piste.
Allez, rebelote au Brésil, et son "trou d'air" de ce milieu de saison 2011 sera à ranger au fond du tiroir.