Nous savons déjà que trois courses de ce type auront lieu en 2021 à Montréal, Monza et Interlagos, qu'elles dureront trente minutes afin de déterminer la grille du dimanche et que des points seront attribués à leur issue... Du reste, avec une parfaite hypocrisie, Stefano Domenicali ne lui donne pas le nom de "courses sprint" mais de "Super-Qualif".
Bien sûr, il s'agit d'une querelle entre Anciens et Modernes. Beaucoup trouveront cela super, pour ma part je continue de penser qu'il s'agit d'un artifice des plus regrettables, car il attaque la prééminence de la Formule 1 sur les formules de promotion. Pour moi, le Grand Prix, c'est la course du dimanche, avec la solennité du départ unique, son intense préparation, la pression qui monte, le suspens, la peur de perdre le fruit de deux jours d'effort en un virage etc... Deux départs en un week-end, cela banalise cet instant qui n'est pas anodin, sportivement et affectivement. Du reste, cela porte à 26 le nombre de courses dans la saison, en attendant peut-être 50 (25 fois 2) en 2022 ou 2023...
La F1 a réussi à conserver à peu près intact son format de Grand Prix depuis soixante-dix ans, avec une seule exception (Avus 1959, en deux manches), et des variations sur la durée des essais libres et le mode de qualifications, parfois regrettables, parfois bienvenues. Le conservatisme n'est pas forcément une tare s'il est gage d'une compétition de qualité. Après tout dépend ce que l'on veut voir, un sport ou un spectacle, les deux n'étant pas (hélas) toujours compatibles... Le débat n'est pas neuf, il est soulevé par Ecclestone depuis les années 70. Mais Bernie n'avait pas touché au Grand Prix du dimanche.