La saison 2015

Quelques propos que je trouve hélas fort juste de Coulthard sur la F1 actuelle :

« La technologie ne cesse de progresser, le 100m en athlétisme se court toujours plus vite et, pourtant, les voitures Formule 1 sont plus lentes qu’il y a 10 ans. Il y a évidemment un certain nombre d’explications à cela, comme l’absence de compétition entre plusieurs manufacturiers de pneus ou d’évidentes raison de sécurité. »

« Les pilotes ne le disent pas en public, mais je sais qu’ils sont tous quelque peu désabusés avec la F1 actuelle, parce que les voitures sont lentes par rapport aux années précédentes, et les pilotes sont loin de leurs limites en course. »

« C’est assez frappant d’entendre Lewis Hamilton dire à son équipe qu’il ne pouvait pas s’approcher suffisamment près de Sebastian Vettel pour le dépasser pendant le Grand Prix de Barcelone. Je n’ai pas la réponse, mais il y a sûrement un moyen d’améliorer l’aérodynamique en Formule 1 afin que ce cas de figure ne pose plus problème. Après tout, les ingénieurs l’ont bien fait en IndyCar, sinon leurs voitures ne pourraient pas se suivre de si près sur les circuits ovales. Si la F1 pouvait en faire de même, elle pourrait se débarrasser du DRS, qui ne convainc qu’à moitié car trop artificiel. »

« Il n’y a pas si longtemps, la Formule 1 était épuisante, physiquement et mentalement. Mais ce n’est plus le cas. Bien entendu, les voitures actuelles seraient atrocement difficiles à conduire pour tout être humain normalement constitué. Mais les pilotes de F1 sont des athlètes de haut niveau et les monoplaces actuelles ne leur posent pas de problème. »

« Il est important que les pilotes aiment ce qu’ils font et se sentent mis au défi. Si les voitures sont plus rapides et exigeantes, ce sera le cas et les pilotes déborderont d’enthousiasme dans l’effort. »

« Nous nous émerveillons quand un funambule marche sur sa corde entre deux gratte-ciel parce que s’il tombe, c’est la mort assurée. On ne souhaite évidemment pas sa chute, mais le fait est que ça rend la chose intéressante à voir. S’il se contenait de marcher sur une ligne au sol, personne ne regarderait. Les êtres humains réagissent aux exploits et à l’audace, et une partie de ça a été retirée, »

« Il est très rare qu’ils en fassent mention en public, mais personne en F1, sans exception, n’aime la structure et le choix de composition des pneumatiques actuels. Je n’ai pourtant aucun doute que, si on le mettait au défi, Pirelli pourrait développer de bien meilleurs pneus de course. »

« Les tenants de la discipline ne veulent pas d’un affrontement entre les différents manufacturiers et je ne comprends pas pourquoi. Après tout, c’est déjà la guerre au niveau des châssis et des moteurs. Tant que des limites sont établies - pas de tests et limitation des coûts - il n’y a aucune raison d’empêcher une guerre des gommes. »

« Les pneumatiques sont clairement en cause quant au manque de dépassements en Formule 1 actuellement. Ils sont si sensibles, il y a tellement de gestion des pneus… Quand je suis aux commentaires devant un Grand Prix, j’ai du mal à ne pas m’emporter quand Mercedes tourne soudainement une seconde plus vite simplement parce qu’ils en ont besoin. »

« Les pilotes que je connais en WEC, où ils utilisent des pneus Michelin, me disent qu’ils attaquent lors de chaque tour en course. Et ils n’ont parfois besoin que d’un seul train de pneus pour deux ou même trois relais de 45 minutes. C’est super pour eux, mais c’est ce que nous faisions quand j’étais en Formule 1. Le seul moment où nous levions le pied, c’était dans le dernier relai et quand nous avions 20 secondes d’avance. Maintenant, c’est l’inverse : les moments où les pilotes sont à la limite sont minoritaires, et ils ne le sont parfois jamais. Le corollaire c’est que sans pousser, on a moins de risque de partir à la faute. On voit moins d’erreurs qu’avant. Mais ces erreurs ajoutent au suspense. »

« Les équipes et la FIA considèrent l’option de rendre les voitures à nouveau plus larges, de façon à ce qu’elles aient les mêmes dimensions qu’avant les mesures actuelles, introduites en 1998. À l’époque, je trouvais que les voitures avaient un meilleur look avec leurs deux mètres de large au lieu de 1,80m par la suite. Et mon avis n’a pas changé. »

« Quand on se penche sur le passé, certaines voitures sont belles et d’autres laides. Les voitures moches l’étaient déjà à l’époque et sont encore pire maintenant, alors que celles qui étaient jolies le sont toujours aujourd’hui. Les fondamentaux de l’esthétisme n’ont pas changé et il n’y a donc rien de mal à regarder en arrière pour voir ce qui fonctionnait pour ensuite s’en inspirer. »

Bien que Coulthard ait été un bon pilote, je le trouve encore meilleure en commentateur.
Pensées réfléchies, pas de fantaisies, nettes, précises et justes. Certains ex-pilotes francophones devraient s'en inspirer.

Je partage son point de vue à tous les étages, je trouve dommage qu'il ne participe pas plus à la vie de la F1 (il serait un bon membre de la FIA).

Malheureusement, Coulthard résume très bien la situation de la Formule 1 actuelle.

Je pense qu'avec un peu de bon sens, il y aurait moyen d'avoir plus de spectacle. Notamment au niveau des pneumatiques.

Et je trouve que la Formule 1 est aussi devenue trop compliquée, trop technique, trop réglementée. Par exemple, je ne vois pas l'utilité de limiter le flux de carburant alors qu'on a déjà instauré une charge maximale d'essence pour la course. Ca a pour effet de brider le régime et la puissance des moteurs, alors qu'on reproche aux F1 d'être à peine plus rapides que des GP2 ...
Les pilotes sont également obligés de mettre en course au moins une fois chacun qualité de gomme ... Résultat : c'est chiant à la fin de devoir scruter quel pilote a mis quels pneus, s'ils ont bien mis les deux gommes différentes, retenir depuis combien de tours ils les ont. On ne regarde pas les grands-prix pour faire de la comptabilité, mais pour voir du spectacle, avoir des frissons ...

En clair, la F1 actuelle manque de passion et de spontanéité.

PS : on devrait interdire aux pilotes de porter des lunettes de soleil sur le podium, je trouve cela irrespectueux envers les spectateurs et bling-bling au possible.

> Et je trouve que la Formule 1 est aussi devenue trop compliquée, trop technique, trop réglementée. Par exemple, je ne vois pas l'utilité de limiter le flux de carburant alors qu'on a déjà instauré une charge maximale d'essence pour la course. Ca a pour effet de brider le régime et la puissance des moteurs, alors qu'on reproche aux F1 d'être à peine plus rapides que des GP2 ...

Le but de cette limitation est d'empêcher en somme qu'un pilote puisse libérer une puissance énorme pour un dépassement, notamment face à quelqu'un à faible vitesse. Tu connais la FIA quand ça parle de sécurité...

> Les pilotes sont également obligés de mettre en course au moins une fois chacun qualité de gomme ... Résultat : c'est chiant à la fin de devoir scruter quel pilote a mis quels pneus, s'ils ont bien mis les deux gommes différentes, retenir depuis combien de tours ils les ont. On ne regarde pas les grands-prix pour faire de la comptabilité, mais pour voir du spectacle, avoir des frissons ...

Après, des Bridgestone qui font toute la course ou presque sans relief avec chacun des pneumatiques identiques ce n'était pas vraiment fameux.
Perso je suis plus favorable au retour à la compétition des manufacturiers. Le duel Bridgestone/Michelin a fait des dégâts notamment en 2005, mais elles ont su donner une saison 2003 splendide également.

Si on s'en rappelle bien, 2005 était la saison où la FIA a voulu réinsuffler du suspense avec ses gros doigts boudinés en contraignant les manufacturiers à faire tenir leurs pneus toute la course pour limiter les stratégie et les dépassements aux stands.

Dans la lutte opposant les pilotes Mercedes pour le titre les 5 derniers GP n'ont quasiment eu aucun impact, Hamilton n'a au final augmenté son avance que 'un petit point par rapport au soir du GP d'Espagne.

C'est sur les 4 premiers GP de la saison que le Britannique a forgé sont avance, sur le bilan des 6 autres GP Rosberg est même en avance de 6 point.

Je ne crois pas que la saison soit aussi pliée pour Hamilton que certains veulent bien le croire

Hamilton est déjà arrivé au point où il peut se contenter de finir second de tous les GP restant pour être sacré.

Sachant qu'il n'a échoué plus loins de la 2e place qu'à deux reprises...
Il est clair que depuis hier, son 3e titre semble acquis sauf gros problèmes.

Il n'est que d'éventuels pb réitéré qui pourrait effectivement changer la donne

Bon Hamilton peut se contenter de 4 seconde place et une 7° place pour être sacré.

Il ne se contentera pas de ça...

C'est juste pour se faire une idée de l'avance ;-)

"La télévision peine à attirer de nouveaux spectateurs alors qu’il n’y a jamais eu autant de dépassements et de batailles en piste. Elle ne doit ainsi plus être la principale voire la seule plateforme de diffusion," a déclaré Zetsche (Boss de Mercedes).

MDR

On ne doit pas voir les mêmes courses alors !

Il doit juste lire les mémos de ses équipes marketing et y croire :-)

En terme de bull shit c'est un sommet.

En même temps, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il dise que Mercedes domine une discipline actuellement sans grand intérêt ...

Quand on gagne, on a tout intérêt à promouvoir son sport pour faire sa propre publicité.

Mais les pathétiques propos de M. Zetsche ne pourront duper que ceux qui ne regardent pas la F1 assidument (voire pas du tout).

Jim Clark a écrit:

En même temps, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il dise que Mercedes domine une discipline actuellement sans grand intérêt ...

Quand on gagne, on a tout intérêt à promouvoir son sport pour faire sa propre publicité.

Mais les pathétiques propos de M. Zetsche ne pourront duper que ceux qui ne regardent pas la F1 assidument (voire pas du tout).

Et je crois que ceux qui ne regardent pas la Formule 1 savent très bien pourquoi ils ne le font pas ou plus.

PS: il y a deux sujets sur la saison 2015, faudrait les fusionner.

Pour donner une idée de l'avance d'Hamilton, il peut se contenter de finir 3x 5° et une fois 8° pour être titré

Pour Mercedes, c'est définitivement plié.
Après pour Hamilton, un podium dans l'ordre Hamilton-Rosberg-Vettel suffirait. En fait il peut se contenter de gagner à Austin, il suffirait dans ce cas que Vettel ne terme pas deuxième.

Bref, quoiqu'il en soit, il sera titré une troisième fois. Le contraire serait hyper surprenant vu l'écart et le nombre de courses restantes. Presque 3 victoires d'avance pour 4 coures à disputer.

Rosberg vient d'égaler le nombre de victoire en F1 de Coulthard, il ne lui reste que trois victoire pour égaler Moss dans le classement des pilotes non titré.

Au moins c'est bien propre et bien rangé

Les deux pilotes Mercedes, puis les deux pilotes Ferrari, en suite les deux pilotes Williams, puis les deux pilotes Red Bull et enfin les deux pilotes Force India

La saison qui se clôt ne restera certainement pas dans les anales de la F1 pour l’intérêt du spectacle qu’elle nous a offert.

Elle est pour moi l’aboutissement d’un cycle commencé il y a plusieurs décennies.

La F1 durant les années 80 c’est réellement industrialisé et professionnalisée, les efforts d’Ecclestone en ont fait un des sports générant le plus de droits et l’on internationalisé.

Les équipes de F1 ont connu une croissance exponentielle des ressources humaines, techniques et financières nécessaires.

Les artisans sont un souvenir lointain, ils ont disparu, se sont vendu ou sont devenu eux même des entreprises fortement diversifiées.

Les constructeurs automobiles sont venus, beaucoup sont repartis, tous ont dépensés des sommes faramineuses.

Puis est venue la crise de 2008, la croissance sans limites des budgets semblait enfin ne plus pouvoir être soutenue, bien des acteurs de la F1 se sont retirés, bien des sponsors ont fait de même ou ont revus leur implication à la baisse.

Face à cela les organismes encadrent la F1 ont adopté deux stratégies pour faire revenir les acteurs économiques à la F1 :
• Réduire les budgets, mais comme il était impossible de le faire sérieusement par un contrôle comptable des coûts il fût décider d’interdire ce qui pouvait représenter une source importante de dépense : le développement, via les essais en piste, via la soufflerie, via les possibilités même d’évolution …
• Redistribuer les cartes et essayer d’adhérer aux problématique de l’époque en transformant la motorisation des F1 en systèmes hybrides complexe.

Ces choix n’ont en rien attiré en masse de nouveaux constructeurs, n’ont pas réellement contribué à réduire les coûts, qui se sont reporté sur d’autre types de dépense et ont conduit à une aberration pure est simple : une compétition plus que jamais techniquement complexe avec de très nombreux défis à relever où les évolutions sont en grande partie figée.

Celui qui a dépenser le plus en amont se retrouve dans une situation de domination forte comme nous avons pût en connaître dans le passé, mais pour la première fois cette situation est quasiment figée par construction.

Nous avons des équipes dépensant des sommes toujours astronomiques et un motoriste dont la perte partielle de domination n’est que le fruit de sa bonne volonté à accepter de déroger aux règles strictes de gèle des motorisations.

Ce que nous vivons est l’aboutissement d’un mécanisme déclenché il y a longtemps accouchant aujourd’hui d’un monstre.

La F1 ne c’est en rien construit une image de responsabilité environnementale, ce serait illusoire de le croire, les constructeurs ne s’y précipite pas et la donne est plus figée qu’elle ne l’a jamais été.

La saison ne fût pas plus ennuyeuse que bien des saisons passées de domination, mais nous n’avons jamais eu l’illusion que quelque chose pourrait changer même à moyen terme et ceux depuis deux ans.

Nous avons en terme de pilote un superbe plateau, mais sans réelle bataille.

La donne va peut-être changer car les acteurs restant de la F1 ont tous conscience des dangers de la situation à commencer par celui qui domine actuellement Mercedes.

Je reste à titre personnel persuader que l’on ne peut envisager une F1 ouverte en terme de compétition entre pilote qu’en émasculant drastiquement la technicité de la F1 sans quoi la norme sera une saison dominée par l’écurie ayant trouvée le meilleur compromis technique.